- collège
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• 1308; lat. collegium « groupement, confrérie », de collega → collègue1 ♦ Corps de personnes revêtues d'une même dignité, de fonctions sacrées. Antiq. Le collège des augures. Mod. Collège de chanoines (chapitre). Collège épiscopal. Le Sacré Collège : l'ensemble des cardinaux.2 ♦ (1549) Établissement d'enseignement. Spécialt Collège de France : établissement d'enseignement supérieur, fondé par François Ier. Professeur au Collège de France.♢ (1848) Établissement du premier cycle du second degré. École, collège et lycée. ⇒région. athénée, cégep. Collège d'enseignement secondaire (C. E. S.). Professeur d'enseignement général des collèges (P. E. G. C.). Élève de collège. ⇒ collégien. — Collège libre. ⇒ école, institution. Un collège de jésuites, d'oratoriens. — Aller au collège.3 ♦ Collège électoral : dans le suffrage direct, ensemble des électeurs de même catégorie professionnelle, participant à une élection d'ordre professionnel; dans le suffrage indirect, ensemble des électeurs du second degré.collègen. m.d1./d Corps ou compagnie de personnes revêtues d'une même dignité. Collège des cardinaux, ou Sacré Collège.d2./d (Belgique, Luxembourg) Collège échevinal: corps constitué par le bourgmestre et les échevins d'une commune.d3./d Collège électoral: ensemble déterminé d'électeurs qui participent à une élection donnée.d4./d établissement d'enseignement secondaire. Collège privé.|| (Belgique) établissement d'enseignement secondaire confessionnel. (V. couvent.)|| (Québec) Collège d'enseignement général et professionnel: V. cégep.d5./d Collège de France: établissement d'enseignement supérieur fondé à Paris, en 1530, par François Ier, pourvu auj. de 50 chaires.I.⇒COLLÈGE1, subst. masc.A.— Corps de personnes revêtues d'une même dignité ou chargées d'une même fonction. Collège de chanoines. Le collège des hérauts (...) s'avance [nt], candélabres à la main, suivis par le maître de cérémonie (MORAND, Londres, 1933, p. 224). Collège des professeurs d'un établissement (J. CAPELLE, L'École de demain reste à faire, 1966, p. 162).— Sacré collège. Collège constitué par les cardinaux dans l'Église catholique :• 1. Le roi m'a fait l'insigne honneur de me désigner à l'entière créance du sacré collège réuni en conclave.CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 3, 1848, p. 744.— ANTIQ. ROMAINE. Collège des augures, des pontifes, des préteurs. Les plébéiens formaient la moitié du collège des prêtres sybillins (MICHELET, Hist. romaine, t. 1, 1831, p. 134).♦ Spéc. Corporation :• 2. ... le collège d'artisans était, en même temps, un collège funéraire. Unis, comme les gentiles, dans un même culte pendant leur vie, les membres de la corporation voulaient, comme eux aussi, dormir ensemble leur dernier sommeil.DURKHEIM, De la Division du travail soc., préf. de la seconde éd., 1893, p. XIII.B.— DR. ADMIN. Collège électoral ou, p. ell., collège. Ensemble des électeurs appartenant à une même circonscription ou à une même catégorie convoqués en vue d'une élection. Président d'un collège électoral. La constitution a maintenu les collèges électoraux, avec deux améliorations seulement (CONSTANT, Principes de pol., 1815, p. 39) :• 3. Nous décrétons que plusieurs dizaines de milliers de musulmans, parmi les « capacités », feront partie du premier collège sans qu'il soit tenu compte de leur « statut personnel ».DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1956, p. 183.Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1694-1932. Écrit collége ds Ac. 1762-1835 : ,,on prononce colége``. Pour cette graph. cf. aussi NOD. 1844, BESCH. 1845 et Lar. 19e; écrit collège pour l'Ac. à partir de Ac. 1878 suivie par le reste des dict. gén. Cette graph. est déjà celle de FÉR. 1768, FÉR. Crit. t. 1 1787, LAND. 1834 (qui transcrit cependant [e] fermé) et GATTEL 1841. Étymol. et Hist. V. Collège2. Bbg. DARM. Vie 1932, p. 49.
II.⇒COLLÈGE2, subst. masc.ÉDUCATIONA.— Établissement d'enseignement du second degré.1. Établissement public d'enseignement du second degré dont le régime administratif est différent de celui des lycées. Collège communal; principal d'un collège. Tout le monde n'a pas été comme toi régent de collège et distributeur de férules (T. GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, p. 192). Si je n'avais été qu'au collège et non au lycée, si j'avais été de moitié moins ambitieux (GIRAUDOUX, Simon le Pathétique, 1926, p. 16) :• 1. Il songea à son bon temps de collège, à son pupitre tout abîmé de coups de canif et noirci d'encre, aux marronniers de la cour, et aux greniers de l'église où l'on allait dénicher des hirondelles.FLAUBERT, La 1re Éducation sentimentale, 1845, p. 19.SYNT. Entrer au collège, sortir du collège ou quitter le collège; envoyer ou mettre qqn au collège; collège classique, moderne (Encyclop. pratique de l'éduc. en France, 1960, p. 105).— Spéc. Établissement privé d'enseignement primaire et secondaire. Collège libre; collège de jésuites. Dès que je sus écrire et lire, ma mère me fit exporter à Pont-le-Voy, collège dirigé par des oratoriens (BALZAC, Le Lys dans la vallée, 1836, p. 10). C'est lui qui a payé la pension de ses petits-enfants au collège diocésain de Montreuil (BERNANOS, Journal d'un curé de campagne, 1936, p. 1085) :• 2. ... je me souvins de l'ode du même poète [Gray] sur une vue lointaine du collège d'Eton. « Heureuses collines, charmants bocages, champs aimés en vain, où jadis mon enfance insouciante errait étrangère à la peine! ... »CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 1, 1848, p. 523.2. Mod. Établissement public qui ne comporte que le premier cycle de l'enseignement du second degré. Collège d'enseignement général.— P. ext. Établissement conduisant à un diplôme inférieur au baccalauréat. Collège d'enseignement technique (Encyclop. pratique de l'éduc. en France, 1960, p. 130).3. P. méton.a) Bâtiments d'un collège. Le collège forme une vaste enceinte soigneusement close (BALZAC, Louis Lambert, 1832, p. 26). La cour du collège (...) avec ces tons de bifteck saignant, presque violacé, que prend la brique par endroits (GREEN, Journal, 1936, p. 65).b) Ensemble des élèves ou des pensionnaires d'un collège. Je fermais la marche du collège (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 282).c) Période où l'on fréquente le collège. Tous les dix ans il faudrait refaire son collège (RENARD, Journal, 1896, p. 328).♦ Amitié, ami de collège. Amitié contractée ou ami rencontré durant les années de collège. Un ami de collège presque oublié, quoique toujours aimé dans un repli obscur du cœur (HUGO, Les Feuilles d'automne, préf., 1831, p. 715). Ce sont les touchans souvenirs d'une amitié de collége (MUSSET, Revue des Deux Mondes, 1832, p. 608).d) Péj. Pédagogie ou contenu de l'enseignement des collèges (entrant dans certaines expressions qui évoquent l'aspect pédant ou scolaire d'une personne ou d'une chose). Anglais de collège (MAUROIS, Les Silences du colonel Bramble, 1918, p. 87). Comme si Cinna était la dernière des tragédies de collège (BRASILLACH, Pierre Corneille, 1938, p. 184) :• 3. Nos cours de littérature nous ont dit au collège que l'on rit à Molière, et nous le croyons, parce que nous restons toute notre vie, en France, des hommes de collège pour la littérature.STENDHAL, Racine et Shakespeare, t. 1, 1823, p. 33.♦ Sentir le collège (vx). Avoir quelque chose de pédant ou de scolaire.B.— Établissement d'enseignement supérieur.1. Collège de France. Institution fondée par François 1er, où des personnalités universitaires ou scientifiques titulaires de chaires dispensent un enseignement qui s'adresse au public cultivé et à des chercheurs :• 4. Au collège de France toutes les connaissances humaines se trouvent à peu près réunies; toutes les académies de l'institut y sont plus ou moins représentées, de même que les diverses facultés.C. BERNARD, Principes de méd. exp., 1878, p. 24.2. Collège universitaire. Centre d'enseignement littéraire ou scientifique, constitué dans certaines villes importantes qui ne possèdent pas d'université.Rem. Attesté ds Lar. encyclop.-Lar. Lang. fr.Prononc. et Orth. Cf. collège1. Ds Ac. 1694-1932 mais écrit collége ds Ac. 1762-1835. Étymol. et Hist. 1. Ca 1308 « corps de personnes revêtues de la même dignité » (Ystoire de li Normant, trad. Aimé, 6, 1 ds QUEM.), spéc. « communauté, confrérie religieuse » (op. cit., 8, 2, ibid.); 1546 sacre colliege (RABELAIS, Tiers Livre, chap. 4, éd. Ch. Marty-Laveaux, II, p. 32); 1812 un collège électoral (JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 2, p. 90); 2. a) 1462 colliege « lieu pour enseigner les lettres et les sciences » (A. N. M 80 ds GDF. Compl.); 1678-79 fig. sentir le collége « prendre un air pédant » (LA FONTAINE, IX, 5 ds LITTRÉ); b) 1610 Collège Royal (d'apr. le Dict. des Lettres du XVIe s.); 1795 Collège de France (d'apr. BRUNOT t. 9, 2, p. 1105). Empr. au lat. class. collegium « ensemble, corps (de magistrats, de prêtres) » qui au Moy. Âge désigne diverses communautés de laïcs ou de religieux (Mittellat. W. s.v.).STAT. — Collège1 et 2. Fréq. abs. littér. :2 903. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 4 664, b) 5 652; XXe s. : a) 3 887, b) 2 999.BBG. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 88, 315.collège [kɔlɛʒ] n. m.ÉTYM. 1308; du lat. collegium « groupement, confrérie ».❖———1 Corps de dignitaires; confrérie religieuse. — Antiq. rom. || Le collège des artisans, des marchands. ⇒ Corporation. — Corps de personnes revêtues d'une même dignité, de fonctions sacrées. || Le collège des pontifes, des augures (cit. 1).♦ (1546). Mod. || Collège des cardinaux. || Le Sacré collège.1 Il (le pape) reçut l'adoration du sacré collège.Retz, Mémoires, An 1665.2 (1812). || Collège électoral, ou, ellipt, collège : ensemble des électeurs d'une circonscription. || La convocation du collège électoral. || Président d'un collège (électoral).———II1 (1549; colliege, 1462). Établissement d'enseignement. — Spécialt. a (1795). || Collège de France, établissement d'enseignement supérieur, fondé par François Ier (Collège royal). || Professeur au Collège de France. || Suivre un cours au Collège de France.b (1848). Établissement d'enseignement du premier cycle du second degré. || Aller au collège. || Collège moderne, technique. || Collège d'enseignement secondaire (C. E. S.). || Collèges d'enseignement technique (C. E. T.), remplacés depuis 1975 par les lycées d'enseignement professionnel (L. E. P.). — Les années de collège. || Amitié, ami de collège. — Collège libre (établissement privé). ⇒ École, institution. || Un collège de jésuites, d'oratoriens. || Professeur de collège. || Être en pension dans un collège. || Mettre un enfant au collège.2 Je la passai (l'année), hélas ! (…) au collège où je débutais sans le moindre brio…Loti, Figures et Choses…, « Vacances de Pâques », I, p. 27.3 « Ce prolongement déguisé du collège !… » reprit Jacques. « Ces cours, ces leçons, ces gloses à l'infini ! (…) »Martin du Gard, les Thibault, t. IV, p. 91.c (Angl. college). Établissement scolaire dépendant de certaines universités étrangères. || Les collèges d'Oxford, de Cambridge.4 Le voisinage, signalé par le prospectus, du fameux collège d'Eton y répandait même une ombre des plus aristocratiques.J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, XXVI, p. 244.2 Par métonymie. L'ensemble des collégiens. || La rentrée du collège.3 Fig., péj. Vieilli. || De collège : d'école. || Tragédie, poésie de collège. ⇒ Scolaire.❖DÉR. Collégial, collégien.
Encyclopédie Universelle. 2012.